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Par jeanmimidariege1 le 12 Septembre 2006 à 11:18
Il venait de pleuvoir dans notre jardin,
Loin des tiennes se tenaient mes mains,
Mon regard tourné vers le ciel, mutique,
L'orchestre entamait une triste musique.
Les violons, les bassons et le hautbois,
Hantaient de leurs mélopées le sous bois
Sombre de mes insupportables pensées.
Et la nature inventait une danse insensée
Ainsi à la marche funèbre de Beethoven
Répondait une végétation lacrymogène
Les fougères aigles, hautement toxiques
Ondoyaient leurs symphonies héroïques
Déversant dans mon crâne leur poison
Causant une hémorragie de la déraison
Me rongeant la moelle cérébrale des os
Tandis que le choeur amorçait un mezzo
La belladone me tendait ses baies sombres
Les cuivres lançaient des cris dans l'ombre
Nos paroles échangées rouvraient les plaies
Que les percussions de la ciguë décuplaient
Ma souffrance suivait le tempo mélancolique
De l'adagio mourant sur une note bucolique
Les chênes étalaient au soleil leurs frondaisons
Un soleil encore pâle, une paix en floraison
Je quittais la froideur de cette obscure forêt
S'étendait devant moi un parterre de bleuets
Bach engageait ses deux violons à s'exprimer
Dans ce concerto d'azur l'amour se ranimait
Nos mains s'entrelaçaient sur la douce harmonie
Les bleuets, aux violettes faisaient cérémonie
Leurs limbes à l'allure de coeur toulousain
Embrassaient tes lèvres, caressaient tes seins
L'arôme de ton corps, enivrait tous mes sens
Du satin de ta peau j'effleurais les nuances
Les mélodieux contours, comme la musique
Le mauve des fleurs, la symphonie magique
Ton ventre s'offrait, j'y déposais des baisers
J'y enfouissais mon visage, je m'y apaisais
Ta main dans mes cheveux, jouait des accords
Le jasmin grimpait sur la portée de nos corps
L'élan de notre passion mêlait nos lèvres
M'emportant dans un tourbillon de fièvre
Le piano cristallin de Grieg, tel une rose
Son adagio sur nos bouches en symbiose
Eclosait en mon coeur les roses du bonheur
Le son pur du clavier élançait une clameur
Mes mains sur ton corps interprétaient en do
L'extase de l'exaltation montant crescendo
J'effleurais ton bouton de rose, en mi majeur
Mes doigts le faisaient éclore avec douceur
Tes pétales s'ouvraient, humides de ta rosée
J'avais soif de toi, ma bouche s'est désaltérée
Mozart glissait sa petite musique de nuit
Une romance andante, je goûtais ton fruit
Ta petite fleur de muscari, rose et blanche
Semait en moi son parfum en avalanche
La liqueur de ton corps, ton précieux pollen
Bu à la corolle à deux lèvres de ta marjolaine
Tourne mes sens, ton plaisir monte et frémit
Quand les notes du piano s'envolent en mi
Souffle surpuissant de la nature qui s'éveille
Sonate de Chopin, esquissant ses merveilles
Violons et violoncelles enlacés de tendresse
Eclatante harmonie d'un piano d'allégresse
Ma bouche escalade tes belles collines, lentement
Ma peau chuchote à ta peau des paroles d'amants
Nos baisers sont frais où, dans ce pré vert de jade
Les notes rouge des belles adonis offrent l'aubade
Mon iris s'épanouit, s'ouvre, pour toi se dresse
Au coeur de ta rose trouve refuge avec tendresse
Parmi les cuivres d'une symphonie de Rossetti
Nos corps ne faisant qu'un battement d'harmonie
Vibration à ma chair de la douceur de ton calice
Sensation du tendre étau de ta rose sur mon iris
Opéra à deux voix de Praetorius, hymne d'amour
Volupté sereine du clavecin, des cuivres toujours
Lents mouvements, divine prière soufflée en toi
Champ de blé qu'une chaude brise légère chatoie
Chant divin dans ta chapelle, envolée de colombes
Mon âme dans la tienne, de bonheur je succombe
Tes jambes m'enrobent telles des clématites
Me retiennent à toi, et plus profond m'invite
Tes mains glycine s'agrippent à mes cheveux
Mon regard perdu dans le tien brûlant tu veux
Nos corps dans une ardente envolée lyrique
Pluie de pétales, milliers de couleur féerique
Se tendent en beau cantique d'unité fusionnelle
Dernière note poussée, nos « je t'aime » éternel
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