• Quand feu ma peau n'était que putréfaction sordide
    Que mes orbites aveugles n'abritaient qu'un isoptère
    Mes phalanges décharnées dans un geste conchoïde
    Mendiaient ton obole d'amour, toi pour tout sanctuaire

    Lors, mon cerveau à demi mastiqué par un ovin carnivore
    N'émettait que des idées rognées, dangereusement finies,
    Moignons de pensées amputées, souffrant du corps-mort
    Ne distillant que la crainte corrosive de ma culturojalousie

    Etre hérissé de dard venimeux, empoisonnant le spontané
    Trahi par des années de siège à mon coeur sans palissade
    De la méfiance par peur de la perte, a édifié son bouclier
    Cerveaubouillie émietté par l'absence d'oubli antérograde

    De mon crâne avarié s'échappe des déliquescences cruelles
    D'un brun verdâtre, humeur gluantes, dans la région ruminée.
    Essayant de les contenir dans ma boite à phobies caractérielles
    Elle ne font que s'amplifiées, se déversent en pluie acidifié

    Mes os corrodés par les oxyures, exempt de moelle, résonnaient
    Tuyaux creux ouverts aux vents, créant une mélopée lancinante
    Un opéra macabre. Certains éléments d'ossature me manquaient
    Mais la structure tenait, la mort m'en voulait, se faisait aliénante

    Je sentais une déchirure aux endroits de, feu, mes organes absents
    Une boule virtuelle, aux sensations réelles accablait mon estomac
    Le larynx se serrait, procurant l'asphyxie à un poumon défaillant
    Mon «honneur» masculin semblait un souvenir lointain d'apparat

    De la vermine reptait sur mon rachis dévorant les peaux mortes
    Leurs excréments brunissaient ma carcasse, taches de vieillesse
    Un combat de vils cloportes faisait rage autour d'un relief d'aorte
    Des poux grouillaient sur ma morbide tignasse nouée en tresses

    Seul mon coeur pendait à l'extémité de l'artère coronaire, palpitant
    Frappant en tous sens ma cage thoracique de battements essoufflés
    Cloche affolée sonnant les vêpres, requiem fou pour un mort-vivant
    Chaque pulsation arrachait un débris de ventricule, valvule écornée

    Je marchais dégingandé, d'un pas lent vers mon dernier cimetière
    M'appuyant sur la faux d'acier dont dame noire me fit cadeaux
    Lors de notre fatale rencontre, ôtant la corde à mon cou meurtrière
    Elle m'enlaça d'une étreinte glaciale, m'emportant en son tombeau

    Ne sachant pas vraiment où se trouvait mon ultime morbidemeure
    Me fiant à sa voie d'outre tombe, j'allais, ne pensant qu'au mal
    Que sur la terre des vivants j'avais parsemé, partout le malheur
    Mort je t'ai mérité, pour te pleurer que n'ai-je de liquide lacrymal

    Toi pour qui mon coeur exangue a battu autrefois fortement
    Toi qui as ouvert mes veines pour y faire couler un sang nouveau
    Qui m'as aimé avec compréhension et compassion, patiemment
    Je viens te remettre ma dépouille charnelle, jette la au caniveau

    Elle ne vaut pas d'être rongée par les rats, juste loger des parasites
    Déjà à la naissance j'étais un être psychomort-né, idées ravagées,
    Dans un cerveau atrophié par le trop plein d'occis-gène paternite.
    Une vie de rien, dans un monde malsain, je ne peux m'y habituer

    Pardonne ces funestes oripeaux, seulement mes chairs en lambeaux
    Me présente à toi, dans ce contexte, sous mes traits les plus affables
    De dégoût ne te détourne pas, tu vois là l'auto vision de mon ciboulot
    Lorsque de moi sortent les mots qui me semblent ensuite coupable

    Dis moi réellement si l'image que tu vois devant toi est la mienne
    Si un instant seulement tu as ressenti l'horreur de moi, je t'en prie
    Si une réponse positive me revient, soulagé que le trépas advienne
    Poussière de moi déposée à tes pieds, souffle, retourne en amnésie

    Oubli ce pauvre hère cogitatif, ce simulacre d'humain que je fus
    Part sans plus te retourner, mes restes sur le champ s'envoleront
    De mon passage ne garde souvenirs, que l'enfer m'anéantisse nu
    Viendra pour moi le repos, l'âme sans pensée, le vide à ma façon

    Si, sans un mot, tu négative ma question, mon bonheur peut advenir
    Sous tes doigts habiles et doux, tu fera de moi un humain recyclé
    Deuxième vie pour une carcasse par trop usitée, homme en devenir
    Entoure moi de tes bras, sur mes yeux embrumés dépose un baiser

    Ton amour dispensé réchauffe ma peau, répare les blessures infligées
    Ton respect infini à mon Moi prodigué, referme à jamais mes plaies
    Ton corps rayonnant d'amour reposant sur ma dépouille malmenée,
    Reconstruira mon être déglingué, alors renaîtra en moi l'Etre vrai


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