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Par jeanmimidariege1 le 12 Septembre 2006 à 11:09
Dans ma caboche résonnent les tambours d'agonie.
Le « ran-tantan plan » funebre, lent, macabre.
Le froid chaos de la chair sans vie, le vomi de la vie.
Me saouler une derniere fois, comme un cheval se cabre
Me saoul-lacher, tituber, cahoter du coeur,
Me vomir, jusqu'a ma cervelle sur le bitume.
Mes morceaux d'idees, mes reliefs de noirceur
Eructation orduriere, coulent telle de la spume
Dans la marre glauque de mon vomi cervical.
Parfois, des mots encore agonisants, vibrants,
Tentant de surnager dans le cloaque arsenical.
Soubresauts du ventre et des tripes, hoquetant
Lorsque s'expulse en jets les matieres stomacales.
Amalgames de mort et de verte bile nauseabonde,
Se repandre sur le goudron, plie en deux, bancale
Les yeux exorbites de peurs,de douleurs vagabondes.
S'eclabousser les chaussures, le pantalon, s'humilier.
Se denuder les entrailles, debander lamentablement.
Ne plus etre rien, qu'une mixture pestilentielle, l'inanite
Que la giclee de la betises humaine s'autoregurgitant.
Degueuler n'est pas jouer. Mal de mere sur cette terre.
Je me vomi de tous mes orifices, par tous mes sphincters
Reduit a n'etre que peau assechee sur carcasse animaliere.
Je ne veux plus de l'humain que je suis. C'est un calvaire
Revenir a la plus simple expression, le vomi.
Entendez bien : le vomi et non « le mot vie ».
Rien a sauver, je ne veux pas de compromis
Jetez tout, tout ce qui toujours m'a desservit
Mon corps ne vaut pas d'etre cede a la science.
Mon ame ne vaut, la condescendance des anges.
J'entends qu'on transforme mon insignifiance
En pate pour gallinaces, que les poules me mangent.
Ces etres qui sont les plus ineptes de la creation.
N'etre plus, ensuite, que de la fiente de poule.
Au fond d'une fange poulaillere, fecale excretion
Suicide aviaire, Suicidaire a vie. Vie qui s'ecroule
Aujourd'hui un homme a saute de la tour Montparnasse,
Deux cent vingt metres de vomi de la vie, suicide abouti
A-t-il crie dans sa chute voulue (chut !), je ne sais helas
Derniers mots a 180 Km/heure. Cri par le vent englouti
Dix secondes de vol libre, etre un oiseau, voler.
Voler les mots, je ne veux pas les mots te derober
Te violer les maux, je prefere te les voir lancer
A l'horizontale, balistique de tes sons, chuchotes
De ta bouche a mon oreille, comme un souffle chaud
Dix secondes par jour, quelques seconde de bonheur
A la memoire de cet inconnu desespere. De son saut
Du silence de sa bouillie de chair, de sang, de malheur,
Malheur qui a du laisser une flaque de vomi humain,
D'humanite inhumaine, ce grand desespoir inconnu
Qui devait ressembler a mes maux, d'un rouge carmin
A baigne le sol Parisien, du silence je n'en veux plus.
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