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    Il pleuvait des feuilles mortes, là haut, sous cet arbre de paix.<o:p></o:p>

    Au loin, les sommets bleus, à la neige s'’agrippaient. <o:p></o:p>

    Les yeux rivés sur la belle écriture de Bohringer.<o:p></o:p>

    Ce poignard des mots, le bas ventre, me fait naufrager.<o:p></o:p>

    J'’étais aux confins du temps.<o:p></o:p>

    Vivre intensément ce moment.<o:p></o:p>

    Aspirer l'’écriture.<o:p></o:p>

    La seule nourriture.<o:p></o:p>

    Planter ses phrases dans l’'âme.<o:p></o:p>

    Elles traversent le corps et l'’enflamme.<o:p></o:p>

    Les savoir écrites pour soi.<o:p></o:p>

    Ici, face au vent, je le perçois.<o:p></o:p>

    Instant magique où je rencontre cet homme.<o:p></o:p>

    Il est mon père, je sens ses chromosomes. <o:p></o:p>

    Le père que je n’ai pas eu.<o:p></o:p>

    Comme moi, ange déchut.<o:p></o:p>

    Je suis cet arbre qui perd ses feuilles.<o:p></o:p>

    Ce tronc noirci qui porte le deuil.<o:p></o:p>

    Elles volent au vent avec mes pensées.<o:p></o:p>

    Tombent en tourbillonnant, lassées.<o:p></o:p>

    Se déposent sur ce sol placentaire.<o:p></o:p>

    Viennent fertiliser la terre.<o:p></o:p>

    Tapis de pensées.<o:p></o:p>

    Couleurs nuancées.<o:p></o:p>

    Leur terreau fera renaître un monde nouveau.<o:p></o:p>

    Comme les souvenirs font évoluer le cerveau.<o:p></o:p>

    Je me couche avec elles.<o:p></o:p>

    Sous le poids elles craquellent.<o:p></o:p>

    Attend ma déliquescence.<o:p></o:p>

    Eveil de tout mes sens.<o:p></o:p>

    Disparaître pour naître.<o:p></o:p>

    Advenir.<o:p></o:p>

    Avenir.<o:p></o:p>

    Reviens-moi.<o:p></o:p>

    Moi en toi.<o:p></o:p>

    Tu es mon avenir.<o:p></o:p>

    Putain que ça fait souffrir.<o:p></o:p>

    La peur, le doute et cette cruelle attente.<o:p></o:p>

    Voir les feuilles tomber une à une, lentes<o:p></o:p>

    Tic tac du temps qui ruisselle.<o:p></o:p>

    Ton visage qui m’'ensorcelle.<o:p></o:p>

    Chaque seconde frappe mon front.<o:p></o:p>

    Coups de poings de bûcheron. <o:p></o:p>

    J’'encaisse.<o:p></o:p>

    La détresse.<o:p></o:p>

    Je résiste.<o:p></o:p>

    Ça insiste.<o:p></o:p>

    Parfois je m’'affaisse.<o:p></o:p>

    Besoin de compresses.<o:p></o:p>

    Un râle sort de ma gorge.<o:p></o:p>

    Un goret qu’'on égorge.<o:p></o:p>

    Une larme perle de mes yeux.<o:p></o:p>

    Je lance des cris vers les cieux.<o:p></o:p>

    Mais au fond de mon regard il y a le tien.<o:p></o:p>

    La douceur de ta voix, en vie me maintien.<o:p></o:p>

    La douleur s’'apaise.<o:p></o:p>

    Ferme la parenthèse.<o:p></o:p>

    Le vent s’'est adouci.<o:p></o:p>

    Mais qui s’en soucie.<o:p></o:p>


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