• Balade à Moutonland

     

    mouton_courant

     

    Par un clair matin, au pays des moutons, le berger fut assassiné,

    Le faiseur de nuages, des bouts de coton, sur l’azur avait dessiné,

    Tandis qu’à l’horizon le soleil étirait ses rayons d’une molle paresse,

    La lune quant à elle, avant d’aller se coucher, se grattait les fesses.

     

    Enfin… tout paraissait être le mieux dans le meilleur des mondes…

    Et pourtant, si les quadrupèdes laineux – (avant qu’on les tonde) -

    Avaient pu savoir ce qui se préparait, sous la couette seraient restés,

    Maudit coq qui dès potron-minet coquerique, il faudrait un jour le garroter.

     

    Baillant et rebaillant de plus belle, les ovidés troquèrent leurs grenouillères,

    Bien qu’avec mauvaise grâce, contre leurs blanches toisons à boutonnières,

    Après avoir croqué quelques touffes de foin arrosé d’un thé à la menthe,

    (Quelques uns optèrent pour un croissant et un café dans une tasse fumante),

     

    Tous sortirent à l’unisson de la bergerie, quel bel ensemble ce fut là!

    Mais voilà…  c’est à cet instant précis que ce maudit destin bascula…

    En effet… d’habitude… à cette heure là… sous le soleil… nonchalamment…

    (C’est ainsi que l’on tient le lecteur en haleine)… de mouton, évidemment !

     

    Tous les jours, donc ! Il était là, le béret visser sur la tête, la paille à la bouche,

    Le vieux berger ! Chaussé de ses sabots antiques, assis sur la grosse souche

    Il surveillait d’un regard paternel sa marmaille, comptait et recomptait ses ovis

    Mais ce matin, personne, l’angoisse étreignit les brebis, une panique s’ensuivit.

     

    Les bêlements parlaient de panne d’oreiller, d’une lassitude de personne âgée,

    Voire, d’une belle fromagère de l’autre vallée et de leurs amours passagers,

    Il allait arriver, de mémoire de mouton, jamais on avait constaté une absence,

    Malgré une apparente sérénité, même le bélier perdait sa légendaire assurance.

     

    Incapables, c’était prévisible, de prendre une quelconque initiative personnelle,

    Ils se dirigèrent en paquet vers la ferme du maître, dans un élan insurrectionnel,

    Bien décidé à bêler d’exaspération, contre ce fainéant, le bélier marchait devant,

    C’est en passant devant la grange qu’ils s’arrêtèrent tout net en l’apercevant.

     

    Enfin… ce qu’il en restait. Dans une large mare poisseuse d’un liquide carmin,

    Gisait la moitié du vieux berger, celle avec laquelle il pensait depuis tout gamin,

    Il manquait à l’appel son pantalon, ses antiques sabots et tout ce qui va dedans,

    Il fallait être un savant médecin pour remettre à sa place les viscères en excédant

     

    Un certain Robin, qui eut dans le passé un maitre nommé Panurge, un petit râblé,

    Voulut s’enquérir de la santé du fermier, l’assistance ne paru même pas troublée,

    On l’accompagna… (Comme quoi ce n’est pas qu’une fable, preuve en est faite)

    On pataugea quelque peu dans le cloaque, à son silence, on comprit la défaite.

     

    Le soleil pointait au zénith, le coq en représailles fut plumé et jeté aux cochons,

    Un éclair de génie traversa le troupeau, on décréta que Robin était un godichon,

    Et que le bon maitre était finalement et définitivement passé de vie à trépas,

    En commun on décida que l’enquête commencerait dès la fin d’un bon repas.

     

    Aussitôt dit, aussitôt fait, et après quelques rots et quelques pets tonitruants,

    Tous se munirent d’une loupe, d’un spectrogramme de masse et sus au truand !

    On ne mit pas très longtemps à relever un peu d’ADN sur les lieux du crime,

    On confia l’échantillon au labo de Pipo le bearded collie qui malgré sa déprime

     

    Ne mis pas plus d’une heure pour déterminé l’identité du suspect, quelle gloire !

    Ce malandrin était fiché au grand banditisme, un assassin, récidiviste notoire,

    Un loup nommé Ysengrin, il eut un temps comme comparse, Goupil le renard,

    Toute la basse cours se mis en marche, moutons, cochons, et même les canards.

     

    Repu et satisfait, le loup dans un hamac faisait une sieste, ma foi, bien méritée

    Tous lui tombèrent sur le râble, (ils avaient rencontré en chemin un lapin dépité)

    Capturé, ligoté, à la ferme ramené, le loup fut jugé et condamné lourdement,

    On le fit sécher au soleil, sa fourrure sert encore de paillasson à grand-maman.

     

    S’il vous arrivait de voyager du côté de Basket-ville, par un hasard fortuit,

    Suivez mon conseil, jamais, sous aucun prétexte, à ces heures de pleine nuit,

    Où s’exaltent les puissances du Mal, ne vous aventurer pas seul sur la lande,

    Vous risqueriez de rencontrer le fantôme du loup sauvage de Moutonland.

     

    dessiner-loup_etapemouton


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